Reportages sur la violence contre les femmes autochtones

Cette liste est inspirée par le travail de Families of Sisters in Spirit (FSIS),, the « Media Toolkit on Media Representations of Violence Against Women in Canada » (Trousse d’outils sur les représentations médiatiques de la violence contre les femmes au Canada) du projet REPRESENT avec Colleen Cardinal et Sage Cree, et Reporting on Sexual Assault: A Toolkit for Canadian Media (« Faire des reportages sur les agressions sexuelles : Une trousse d’outils pour les medias Canadiens) de Femifesto. Des conseils supplémentaires peuvent être trouvés dans « Unlocking the Mystery of Media Relations » (« Déchiffrer le mystère de relations avec les médias »), de l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) inclus dans « Community Resource Guide: What can I do to help the Families of Missing and Murdered Aboriginal Women and Girls? » (Guide des ressources communautaires : Que puis-je faire pour aider les familles des femmes filles autochtones disparues ou assassinées ?)

Cette liste est en complément à d'autres fiches-conseils pour les journalistes qui produisent des reportages sur la violence contre les femmes autochtones, en reconnaissant que les femmes et les filles autochtones font face à des taux plus élevés de violence en raison de la colonisation, des stéréotypes répandus, et du racisme.

Réfléchissez sur vos biais et informations.

Demandez-vous : Que savez-vous sur l'histoire des peuples/femmes autochtones au Canada? (1) Bien avant votre date limite, de faites de la recherche de manière proactive et réfléchissez sur la façon dont cette information affectera la formulation de votre histoire.

Lors de l'élaboration du reportage

rappelez-vous que la violence contre les femmes autochtones est un problème canadien des droits de l'homme qui est la responsabilité de chacun. Ce n'est pas « un problème des autochtones ».(2)

Faites que les femmes autochtones soient visibles dans votre histoire.

Femmes autochtones disparues et assassinées reçoivent beaucoup moins de couverture médiatique (par rapport aux femmes d’origine Européenne) et leurs photos sont moins souvent incluses dans les reportages (ou la photo est nettement plus petite).(3)

L'objectivité n'inclut pas le racisme.

Pour présenter les diverses facettes de votre histoire, vous n'avez pas besoin d'inclure des sources qui perpétuent les stéréotypes sur les peuples autochtones ou qui soutienne le racisme systémique pour ainsi « présenter toutes les perspectives ». Évitez de présenter les femmes et les filles autochtones comme des « déracinées et sans espoir ».(4) Au contraire, ajoutez-y diverses voix d'expert-e-s qui peuvent témoigner de différents niveaux et types de violence et de leurs conséquences : par exemple individuel, communautaire et social.

Aller au-delà « d'inclure » des voix de femmes autochtones dans votre histoire - donnez-leur la priorité.

Cherchez des survivant-e-s, des leaders communautaires et des organisations locales. Utilisez les médias sociaux pour trouver des sources. Aussi, assurez-vous d'inclure des informations sur les services culturellement spécifiques pour ceux ou celles qui peuvent avoir besoin de soutien.(5)

Demandez à vos sources comment ils souhaitent être identifiés.

En plus du nom et pronom (par exemple, elle, il, iel), considérez la diversité des cultures autochtones et respectez les désirs de vos sources sur la représentation de leurs identités et territoires. Par exemple, le cas échéant, demander à chaque personne autochtone à quelle nation elle appartient. Aussi, assurez-vous de connaître les titres appropriés sous lesquels les gens souhaitent être représentés ou reconnus: par exemple, Grand-mère ou Aîné-e-s.

Transmettez le message que les femmes et les filles autochtones sont valorisées et ne doivent pas être jugées coupables de la violence qu'elles subissent. (6)

) Femifesto (2013) Reporting on Sexual Assault: A Toolkit for Canadian Media nous rappelle que « en se concentrant sur la tenue vestimentaire des survivant-e-s, leur mode de vie, leur sexualité, leurs relations passées, leur citoyenneté, ou leur participation à l'industrie du sexe peut impliquer que la responsabilité incombe à la victime pour avoir fait de mauvais choix ou ‘qu'elles l'ont cherché’. » (7) La condamnation de la victime est intensifiée et exacerbée par des stéréotypes racistes sur l’abus d’alcool, l'assistance sociale, l’itinérance, et le travail du sexe qui sont souvent utilisés dans la couverture médiatique sur les autochtones.

Peindre une image globale des survivantes et des femmes disparues et assassinées.

Mettre le focus sur les aspects positifs de la victime et / ou la prévention quand on parle à la famille, aux amis, voisins, collègues, etc. Plutôt que de demander aux proches des informations sur l'incident de violence, demandez-les de vous informer sur la contribution de cette personne à leur vie et sur ce qui peut être fait pour empêcher que cela ne se reproduise. Rappelez-vous que tout le monde est un être humain et être respectueux de cela. AFAC suggère d'inclure des souvenirs d'enfance, par exemple, comme un moyen de se concentrer « sur la vie et l'humanité des femmes et des filles autochtones. » ”(8)

S'interroger sur le rôle des institutions dans la violence contre les femmes et les filles autochtones.

De nombreuses institutions étatiques ont été complices et actives dans la violence systémique et la brutalité envers les personnes autochtones, d'où leur incapacité de fournir un contexte historique et politique exact en ce qui concerne leur victimisation. Le Gouvernement et la police ne doivent jamais être présentés comme des voix principales dans les reportages sur la violence contre les femmes, et ceci est encore plus critique dans les reportages sur la violence contre les femmes et les filles autochtones.

Reconnaître la force et la résilience des peuples autochtones.

La colonisation, le racisme, et les conditions structurelles ont tenues à l'écart et victimisé les populations autochtones, mais cela ne signifie pas que les peuples autochtones sont des victimes impuissantes. De nombreuses personnes et organisations de base mettent en évidence les efforts de longue date des femmes autochtones pour combattre les systèmes d'oppression. Voir les exemples de ces derniers dans les ouvrages cités et des ressources supplémentaires.




***


Notes

Travaux cités et consultés